JUGURTHA , poème d'Arthur RIMBAUD, en hommage au Roi Bérbère
Dans les monts d’Algérie, sa race renaîtra : Le vent a dit le nom d’un nouveau Jugurtha… Du second Jugurtha de ces peuples ardents, Les premiers jours fuyaient à peine à l’Occident, Quand devant ses parents, fantôme terrifiant, L’ombre de Jugurtha, penchée sur leur enfant, Se mit à raconter sa vie et son malheur : ‘’Ô patrie ! Ô la terre où brilla ma valeur !’’ Et la voix se perdait dans les soupirs du vent. ‘’Rome, cet antre impur, ramassis de brigands, Échappée dès l’abord de ses murs qu’elle bouscule, Rome la scélérate, entre ses tentacules Étouffait ses voisins et, à la fin, sur tout Étendait son empire ! Bien souvent, sous le joug On pliait. Quelquefois, les peuples révoltés Rivalisaient d’ardeur et, pour la liberté, Versaient leur sang. En vain ! Rome, que rien n’arrête, Savait exterminer ceux qui lui tenaient tête !….’’ Dans les monts d’Algérie, sa race renaîtra : Le vent a dit le nom d’un nouveau Jugurtha… ‘’De cette Rome,