Mohand Ou idir, le dernier des troubadours
Sabet Rabah, alias Mohand Ou Idir, écule ses souliers à sillonner infatigable, la compagne Kabyle depuis plus de trente années. Les aires grouillantes des marchés, petits poumons commerciaux des bourgs et villages de la région le connaissent, lui qui, s’étant adjugé une place parmi la faune hétéroclite des commerçants, revient avec une régularité étonnante déclamer ses vers bruits à qui veut bien l’écouter. Le personnage est original même s’il n’a pas inventé « le métier » de poète errant, appelé également troubadour en d’autres temps, et sous d’autres cieux. Parcourir dans la semaine une moyenne de 1000 km, pointer ponctuellement au rendez-vous des souks hebdomadaires tenus dans les agglomérations des wilayas de Bouira, Tizi-Ouzou, Bejaia… en ne comptant en ceci que sur les moyens de déplacement communs (bus, fourgons…) relève avant tout de la performance physique. Poète marathonien, Mohand Ou Idir le reste, lui qui cumule aujourd’hui 66 ans. Mais où puise-t-il don