Propos recueillis par Maurice Monnoyer et publiés dans "L’Effort algérien" du 27 février 1953 Parlez-moi de votre premier roman... J’ai écrit Le Fils du pauvre pendant les années sombres de la guerre, à la lumière d’une lampe à pétrole. J’y ai mis le meilleur de mon être. Roman autobiographique, n’est-ce pas ? Oui... Je suis très attaché à ce livre, d’abord parce que je ne mangeais pas tous les jours à ma faim alors qu’il sortait de ma plume, ensuite parce qu’il m’a permis de prendre conscience de mes moyens. Le succès qu’il a remporté m’a encouragé à écrire d’autres livres. Que faisait votre père ? A l’époque de ma naissance, il était cultivateur. Mais, dès avant 1910, il avait dû quitter le sol natal pour chercher ailleurs du travail. En ce temps-là, les Kabyles n’allaient pas encore en France, mais dans le Constantinois. Par la suite, il se rendit dans les mines du Nord - à Lens, exactement - et de là dans la région parisienne. Il travaillait aux Fon